Ce décor de déchets plastiques visible dans plusieurs marchés et avenues de la ville de Dakar est peu reluisant pour une capitale. L’utilisation à outrance des sachets et emballages en plastique par la population s’est répercutée sur leur environnement immédiat. Un constat qui a poussé le gouvernement à faire voter à l’assemblée nationale une loi (n° 2020-04 du 8 janvier 2020) interdisant une catégorie de sachets en plastique nuisible à l’écosystème.
Baie de Hann, du paradis vert à l’enfer de déchets
Cet endroit qui, jadis, concourait pour devenir la plus belle baie du monde est devenue un dépotoir à ciel ouvert.
Sur le rivage tout y passe, des milliers de sachets en plastique, des carcasses de moutons, des filets de pêches. Mais que serait un dépotoir sans déchets industriels? Hann ne fait pas exception à cette règle. Plusieurs industries ont pris ce lieu pour un déversoir et dépotoir « sans frais ». Ce qui contribue grandement à la catastrophe écologique qui est entrain de se dérouler sous les yeux résignés de la population.
Une loi sans préparation
Adoptée à la surprise générale, cette loi à pris de court importateurs et commerçants du fait de l’absence de phase de transition et de préparation qui les aurait permis de prendre les dispositions idoines. Et l’homologation de cette loi a provoqué une perte rapide et sèche de plusieurs millions de FCFA. Allant du vendeur de café à 50f qui se voit changer ses habitudes et fournisseurs pour garantir un prix semblable avec les gobelets en plastique, à l’importateur qui s’est vu confisquer ses emballages et produits en plastiques. La douane sénégalaise a saisi plus de 40.000 tonnes de produits plastiques occasionnant à ces importateurs des problèmes financiers car ayant déjà acquitté les frais de transports et de dédouanement.
Ce qui n’est pas du goût de l’association de l’Unacois Jappo qui s’est sentie écartée de tout le processus de décision.
Et cette loi, est elle respectée?
Cette loi, dès son entrée en vigueur, a été saluée par une grande partie de la population et organisation de défense de l’environnement conscients de l’impact qu’elle aura sur l’écologie sénégalaise et mondiale. Mais l’enthousiasme est vite redescendu dans les jours et semaines qui ont suivi. Certes une grande partie des commerçants, restaurateurs et usagers, ont changé leurs habitudes mais malheureusement le mal est toujours bien implémenté dans la société. On trouve facilement des sachets en plastiques, gobelets dans les boutiques et commerces de proximités et cela sans répression des agents de contrôle même si l’importation de ces produits est strictement interdite.
Heureusement de plus en plus d’initiatives citoyennes voient le jour avec comme objectif la sensibilisation, le nettoyage des plages mais aussi la transformation et recyclage de ces déchets plastiques. Cet élan de prise de conscience nous laisse entrevoir l’espoir qu’un jour Dakar va gagner une place bien méritée de plus belle presqu’île du monde.