Conceptualisée par le Président Me Abdoulaye Wade, alors président de la république du Sénégal, et entérinée le 1er Juin 2005 lors de la septième session de la Conférence des dirigeants et chefs de gouvernement africains de la Communauté des États sahélo-sahariens à Ouagadougou, au Burkina Faso, la grande muraille verte est un projet révolutionnaire qui consiste à créer d’ici 2030 une bande végétale de 15km de large traversant le continent d’Est en Ouest.
Près de 15 ans plus tard où est-ce qu’on en est?
En 2021, seuls 5 millions d’hectares ont été réalisés sur les 100 millions prévus soit 5% des objectifs. Maigres résultats pour un projet avec un si grand impact pour l’Afrique et pour le monde. « Au bout de quinze ans, nous aurions pu espérer quelque chose de différent » Une déception que partage Amina Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations unies et ancienne ministre de l’environnement du Nigeria en 2016.
Explications?
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce manque de résultat : en premier lieu, l’absence de pilotage du projet. A part le Sénégal vitrine du projet et l’Éthiopie, les états concernés n’ont pas placé cette initiative en haut de leurs priorités. Le terrorisme qui sévit depuis plus d’une décennie dans la région sahélo-saharien n’a pas aidé à cette mise en place. A cela s’ajoutent l’insécurité alimentaire et la pauvreté qui côtoient au quotidien la vie dans cette région et qui ne facilitent pas les choses.
Sénégal, bon élève de l’écologie
Dans le rapport publié en Septembre 2020, on peut voir que le Sénégal, en plus d’être un des pays à s’être engagé le plus tôt dans cette aventure, est aussi le premier à y consacrer le plus financement (national) dans la réalisation de celle-ci.
Bassins de rétention, forages, pépinières, on ne compte plus les nombreuses réalisations que cela a permis de réaliser. Rien qu’en 2008 soit un an après le début officiel des travaux, le Sénégal avait déjà reboisé 40.000 des 800.000 hectares qu’il doit réaliser.
Dans un autre paragraphe du rapport on peut remarquer que le problème du Sénégal concernant ce projet n’est pas de la mauvaise gouvernance ni un quelconque manque de capacité mais plus une question financière.
Un nouveau souffle
- Le 11 janvier, le One Planet Summit pour la biodiversité s’est tenu à Paris. Durant cette rencontre internationale, environ 11,8 milliards d’euros sur cinq ans ont à nouveau été promis.
- 5 Milliards d’euros sur 5 ans promis par la banque mondiale.
Les promesses de financement se multiplient depuis quelques années, signe de l’urgence de trouver une solution au bouleversement climatique.
Le défi premier sera de s’assurer que ce financement ira à qui de droit et quand de droit et le second défi sera la sensibilisation pour faire adhérer la population à cette initiative.
Sources:
Rapport des avancées de la grande muraille verte:
https://catalogue.unccd.int/1551_Revised_French_Final_040920.pdf